DE LA VILLE DE PARIS.
195
[i549]
et juste querelle d'ung Foy Très Chrestien; et à bon droict povez dire ce qui dit Cesart : Veni, vidi, vid. "Si je voullois, Sire, reciter en cest endroit les haultes lôuenges, prieres et veuz que tous bons et loyaulx Françoys présentent par chascun jour en fervente devotion à la be nté souveraine, laquelle par sa grace lés a voullu pourvoir de prince tant illustre et preux, ce seroit uni entreprinse sur l'estat et office des plus eloquens orateurs de ce monde, ausquelz j'en laisseray li charge, estant asseuré que y faisant le devoir qu'ilz sont tenuz, ilz ne seront
trouvez encores assez suffisans pour satisfaire à tel si hault et tant excellent ouvraige.
«Pour conclusion, Sire, vostre bonne ville de Paris vous remereye plus humblement que ma langue exprimer ne le peult, tant pour elle que pour tout le pauvre peuple de vostre Royaulme et obeys­sance, de l'affection tant singuliere qu'il vous a pleu leur demonstier, exposant vostre propre personne et le très sacré chef royal aux perilz et dangers de la guerre pour le pourchatz de leur repos et trans-quilité.r,
GC'iII [CXLI]. — Enterrement de feue Madame de Nevers.
4 novembre 154g. (Fol. 170.)
Du mardi, nu"10 jour de Novembre mil v° xlix.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel dela Ville de Paris, de mess'5 les Prevost des Marchans, Eschevins et Conseillers d'icelle ville, pour adviser sur le faict de l'enterrement de feu Madame de Ne­vers'1'; en laquelle se sont trouvez, c'est assavoir:
Monsr le Prevost des Vlarchans, Guyot;
Pomereu, Courtin, Soly, Choart, Eschevins;
Mess" Paillart, Baillet, T. de Bragelongne, Le­comte, Larcher, Lelieure, Croquet,. Hennequin, Conseillers delad. Ville.
Après ce que monsr le Prevost des Marchans a faict récit à lad. conipaignéi. que, le jour d'hier, monsr de Lesigny f'2' luy dist qu 3 le Roy avoit voulloir que la Ville feist honneur à mad. dame de Nevers en ses obseques, pour aucunes causes qu'il a à plain de­clairées en lad. compaignée, et que on a regardé à ce que lad. Ville a faict par cy devant aux prin­cesses de sa qualité; a esté conclud, advisé et deli­beré par tous les dessuscietz que lad. Ville yroit aud. enterrement et que mesd. s" seroient vestuz de leurs robbes my parties, et donneroit icelle Ville cin­quante torches qui seroiint portées par les archers, arbalestriers et hacquehatiers d'icelle ville, et mar-cheroient en leur ordre acoustumé.
Ce qui a esté faict.
Quay des Augustins.
Aujourd'uy, monsr m° Claude Guyot, Prevost des Marchans, a recité à mess" les Eschevins de la ville que monseigneur le Connestable l'avoit mandé, le jour d'hier, el luy avoit dit que le voulloir du Roy estoit que la descente du quay des Augustins, par laquelle on se va embarquer pour passer l'eaue, feust reffaicte et reparée de neuf, emsemblc ce qui est at reparer aud. quay, depuis la tour de Nesle jusques au pont Sainct Michel, et que la Ville eust à le faire reparer en dilligence; ct le tout mys en délibéra-cion aud. Bureau de la Ville;
A esté ordonné que lesd. Prevost des Marchans, Eschevins, Procureur, Contrerolleur, Maistres des euvres de maçonnerye et charpenterye de lad. Ville yroient emscmblcment visiter led. lieu, pour savoir quelles reparations y sont necessaires.
Et après qu'ilz se sont transportez sur les lieux el. visité led. quay de toutes pars, l'ont trouvé grande­ment desmoly et ruysné, et qu'il a grant besoing de prompte reparation. A ceste cause, ont ordonné au Bureau d'icelle Ville qu'il sera réparé et reffaict, selon le voulloir dud. seigneur et selon les devyz et marchez qui en seront faictz avec les maçons, charpentiers et autres ouvriers qui vouldront entre­prendre de reffaire et reparer led. quay.
O Maria d'Albret, fille aînée et héritière de Jean d'Albret, seigneur d'Orval, et de Charlotte de Bourgogne, comtesse d'Eu, avait épousé, le 25 janvier i5o4, Charles deClèves, comte de Nevers, d'Auxerre, de Rethel et d'Eu, pair de France. Elle mourut à Paris, le 27 octobre 1549, selon le P- Anselme (t. III, p. 45o), et fut enterrée dans l'église des Récollets de Nevers. Son fils unique, François, avait été créé dued j Nevers par lettres de François I" en date du 17 février 1539 (n s.).
(s) Le texte porte ici Lérigny, mais le même personnage figure en plusieurs endroits sous le nom de Lezigny, ou Lesigny qui est la véritable orthographe. Il s'igitde Charles de Pierrevive, seigneur de Lesigny. (Voir ci-dessus, p. 1G2, note 1.) Lesigny, canton dc Brie-Comte-Roberl (Seine-et-Marne).
25.